A l’insu de son plein gré
Emmanuel Hocquard, c’était le genre de mec, à la fin des années 90, à regarder les Guignols de l’info sur Canal+, à choper à la volée l’expression « à l’insu de mon plein gré » et à contribuer à sa popularité en la répétant à des étudiants en Beaux-arts.
La preuve avec ces deux extraits du Cours de Pise (P. O. L., 2018, p. 178 et 182). La première fois, il met des guillemets ; la seconde, seulement quinze jours plus tard, il n’y en a plus besoin. Ça va vite, c’est fascinant, comme si ça s’était passé « à l’insu de son plein gré », effectivement.
Il paraît que l’expression, depuis, assez récemment, est entrée dans le dictionnaire, mais accompagnée de la mention « par plaisanterie ». Celle-ci est-elle encore nécessaire ? Pourquoi ne pas accompagner la définition d’une citation d’Emmanuel Hocquard qui, en 1999, est peut-être le premier « homme de lettres » à valider l’expression, tout en ne cessant, auprès de ces mêmes étudiants, de donner de petits cours de bon usage de la langue, car il était un peu grammairien aussi.