Quelques wellerismes

Quelques wellerismes (propos tenus par Sam Weller ou son père) notés au cours de la lecture des Papiers posthumes du Pickwick Club de Charles Dickens, traduction Paul Dottin :

— Non, chacun son tour, comme disait le bourreau en suspendant ses clients. (ch. 10)
— Ensuite, la question qui se pose est : que diable voulez-vous de moi, comme dit l’homme qui vit le fantôme ? (ch. 10)
— Voilà le problème, interrompit Sam ; dégoisez, comme disait un père à son enfant qui avait avalé un liard. (ch. 12)
— Voici votre serviteur, monsieur, et fier de l’être, comme disait l’esquelette vivant, lorsqu’on l’exhiba à la foire. (ch. 15)
— Rien ne vaut un bon sommeil, monsieur, comme dit la servante avant de boire son petit coquetier de laudanum. (ch. 16)
— Si vous faites cas de ma précieuse vie, ne versez pas, comme disait le gentleman au charcutier qui le transportait au gibet de Tyburn ! (ch. 19)
— Ce que je pense, monsieur ? C’est qu’il est victime du conjungo, comme disait le chapelain de Barbe-Bleue en versant sur lui une larme de pitié, tandis qu’il l’enterrait. (ch. 20)
— C’est ce que j’appelle l’évidence même, comme disait le marchand de mou de veau à la femme de chambre qui lui signifiait qu’il n’était pas un type bien élevé. (ch. 22)
— Attention à la voûte, messieurs ! Gare aux têtes ! comme criait le fabricant de pâtés. (ch. 22)
— Tu sais, Sammy, ce que disait l’avocat chargé de défendre le gentleman qui battait sa femme à coups de tisonnier chaque fois qu’il était en ribote : « Et après tout, monsieur le juge, c’est une aimable faiblesse. » J’en dis autant par rapport aux veuves, Sammy, et tu le feras, quand tu auras mon âge. (ch. 23)
— Les affaires d’abord, les plaisirs ensuite, comme disait le roi Richard III en poignardant l’autre roi dans la Tour de Londres, avant d’étouffer les bébés ! (ch. 25)
— Je suis fort heureux de vous rencontrer, et j’espère que notre connaissance durera longtemps, comme disait le gentleman au billet de banque de cinq livres. (ch. 25)
— Regrette beaucoup de vous déranger, madame, comme dit le cambrioleur à la vieille dame en la mettant sur le feu […] (ch. 26)
— Cela partait d’un bon sentiment, monsieur, des meilleures intentions du monde, comme disait le gentleman qui abandonnait sa femme, parce qu’elle semblait malheureuse avec lui. (ch. 27)
— Mais que ça vaille la peine d’y passer pour apprendre si peu de chose, comme dit l’écolier de l’orphelinat une fois arrivé à la fin de l’alphabet, c’est affaire de goût. Quant à moi, je pense que non. (ch. 27)
— Beau temps pour ceux qui sont bien vêtus, monsieur, comme disait l’ours blanc en s’exerçant à patiner ! (ch. 30)
— Heureusement que je suis passablement coriace, comme disait le vieux dindon quand le fermier déclara qu’il lui faudrait le tuer pour le porter au marché. (ch. 33)
— Oh ! suffisamment à recevoir, monsieur, comme dit le soldat condamné à trois cent cinquante coups de fouet ! (ch. 34)
— Hourra pour le principe, comme dit le prêteur à gages en refusant de renouveler le billet […] (ch. 35)
— […] ce que j’appelle ajouter l’insulte à l’outrage, comme dit le perroquet lorsque, non seulement on l’enleva à son pays natal, mais encore on le força ensuite à parler anglais. (ch. 35)
— Ça vous concerne beaucoup plus que moi, comme disait le gentleman du bon côté du mur, à l’homme qui se trouvait du mauvais côté lorsqu’un taureau furieux chargeait dans le chemin. (ch. 37)
— […] mais permettez-moi d’exprimer l’espoir que vous ne me réduirez pas à de telles extrémités – et ce disant, je ne fais que citer ce que dit le gentleman au bigorneau réfractaire qui ne voulait pas sortir de sa coquille au bout d’une épingle, ce qui le porta à redouter d’avoir à l’écraser dans la fente de la porte. (ch. 38)
— Ce que cela signifie, monsieur ? répliqua Sam. Allons, monsieur, vous exagérez, comme dit la jeune dame au pâtissier qui lui avait vendu un pâté ne contenant que du gras ! Eh bien ! elle est forte, celle-là ! (ch. 38)
— Eh bien ! dit-il enfin, si ça n’enfonce pas les combats de coqs, rien ne saurait le faire, comme dit le Lord Maire quand le secrétaire d’Etat proposa de boire à la santé de sa dame à la fin du dîner. (ch. 39)
— C’est inégal, comme disait mon père quand son grog n’était pas exactement moitié eau, moitié alcool, c’est inégal et voilà ce qu’il y a ! (ch. 41)
— […] ça serait plus agréable pour tout le monde, comme disait le maître d’école quand le jeune gentleman refusait de se laisser fouetter par le sommelier. (ch. 42)
— […] je crois voir où vous voulez en venir, et si je le vois, je trouve que vous y allez beaucoup trop fort, comme disait le cocher de la malle-poste à la tempête de neige qui le surprit. (ch. 42)
— Vraiment, messieurs, dit Sam, je ne suis pas très habitué à chanter sans accompagnement ; mais tout pour la tranquillité ! comme disait l’homme qui prenait son poste de gardien de phare. (ch. 43)
— […] plus de mélancolie ! comme disait le petit garçon à la mort de la maîtresse d’école. (ch. 44)
— C’est un changement en mal, monsieur Trotter, comme disait le gentleman à qui on donnait deux shillings douteux et de la menue monnaie pour une excellente demi-couronne. (ch. 45)
— Si vous saviez qui est ici, monsieur, j’imagine que vous changeriez de note, comme se disait l’épervier avec un rire joyeux en entendant le rouge-gorge chanter au coin du bois. (ch. 47)
— Je n’ai fait qu’aider la Nature, comme disait le docteur à la mère de l’enfant qu’il avait tué à force de saignées. (ch. 47)
— Je regrette de faire quelque chose qui puisse interrompre ces agréables opérations, monsieur, comme disait le roi au moment de dissoudre le Parlement, déclara M. Weller qui venait de regarder par la porte vitrée […] (ch. 48)
— Tout ce qui est, est bien, comme le fit suavement remarquer le jeune seigneur que l’on inscrivait sur la liste des pensionnés, parce que le grand-père de la femme de l’oncle de sa mère avait autrefois allumé la pipe du roi avec un briquet à pierre. (ch. 51)
— Consultez [la carte], monsieur, comme disait le docteur. (ch. 51)
— Pourtant, dit Sam, en mettant la lettre dans sa poche avec un léger sourire, ça devait arriver, et ça arriva, comme disait la vieille dame après avoir épousé son valet. (ch. 52)
— C’est pour mon bien, comme disait l’écolier repenti pour se consoler d’avoir reçu le fouet ! (ch. 52)

Notes reprises ici, sous forme abécédaire, par Michéa Jacobi.

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