On y passerait des heures

A l’heure de l’apéro, je repense à ce type passé à la boutique ce midi, fan de Beatles, qui te fait sortir tout ce que tu as sur eux, y compris les livres, qui vérifie toutes les mentions de pressage et d’impression, qui te dit « Ah oui ! Tout de même ! Vous avez plein de choses intéressantes ! » et qui te propose de faire du troc, à quoi tu réponds « Non, merci », mais il y revient, genre « ce Yoko Ono… hm… j’ai des Hendrix… ça vous dit ? », auquel tu fais exprès, parce qu’il commence à t’énerver, de montrer des publications pas courantes de et sur Lennon pour lui dire qu’elles ne sont pas à vendre ni à échanger, qui te fait sortir ensuite tout ce que tu as sur Gainsbourg, qui te demande si tu as des livres sur Châlons, à qui tu montres la vingtaine de livres sur le sujet, et qui repart au bout d’une heure sans avoir rien pris en te disant : « On y passerait des heures… ».